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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

2,500 hommes ; l’ennemi en perdit plus de 4,000 ; mais il en avait beaucoup à perdre puisque nous avions devant nous l’Europe en armes, coalisée. Toutefois Napoléon réussit dans son objectif : entraîner l’ennemi à sa suite vers Saint-Dizier. Il y battait les Russes le 26 mars. En ce moment-là, Blücher poussait une pointe sur Paris où rien n’était organisé pour la résistance. Lorsque l’empereur reçut la nouvelle de cet audacieux mouvement, il accourut pour défendre la capitale ; mais il était trop tard !

Arcis-sur-Aube, Champaubert, Montmirail, Brienne, Vauchamp en Brie, Saint-Dizier, toute cette campagne de France qui eut la Champagne pour principal théâtre, est, de l’aveu des stratégistes, la plus étonnante campagne de Napoléon. À la dernière extrémité, pour défendre l’empire croulant, il retrouva les meilleures inspirations de son génie, ses plus audacieuses conceptions d’autrefois. Il dut des triomphes inespérés à des prodiges de tactique. Mais que d’événements pressés ! À chaque jour sa bataille ! Les villes prises par les alliés et reprises sur eux, étaient écrasées comme Brienne, comme Méry-sur-Seine, comme Bar-sur-Aube, sous le feu de l’artillerie. Napoléon défendait pied à pied le territoire, mais l’heure de sa chute allait sonner.