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III

Le Compère Hans

La région montagneuse de la France, dite le Massif central, est loin d’être connue comme les Alpes françaises, les Pyrénées ou les Vosges. C’est qu’au delà des Alpes et du Jura se trouvent la Suisse et l’Italie ; au delà des Pyrénées, l’Espagne ; au delà des Vosges, le Rhin et l’Allemagne.

Le Massif central, isolé en quelque sorte, est composé de plateaux et de chaînes, et a pour bourrelet oriental les Cévennes et leurs prolongements. C’est une vaste étendue de hautes terres, montagnes granitiques ou volcaniques, plateaux granitiques aussi, ou calcaires, vallées profondes. Cet ensemble occupe à peu près le cinquième de la France. La partie la plus haute, — moins haute toutefois que les Alpes, — est dans les monts d’Auvergne, qui s’étendent sur une longueur de 130 kilomètres, et que les montagnes noires de la Margeride relient aux Cévennes.

Ces monts d’Auvergne forment quatre groupes distincts. Celui du Sud a pour centre le Plomb du Cantal qui s’élève à 1,906 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les autres puys ou pics le cèdent de peu en hauteur. Les sommets de beaucoup de ces puys sont des cratères de volcans éteints, calcinés, décharnés ; après des siècles sans nombre ils conservent un aspect terrifiant qui fait penser aux effroyables convulsions terrestres qui leur ont donné naissance.

Autour des puys, s’arrondissent les croupes boisées des montagnes inférieures et s’étagent leurs plateaux inclinés. La neige couvre cinq mois de l’an ces montagnes ; mais à la belle saison, elles se parent d’une herbe touffue émaillée de violettes, de muguets sauvages, de primerolles, de marguerites,