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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

landes de perles, traînaient ce char. Au milieu de deux Apsaras, était une jeune femme ; au milieu de deux femmes, une Apsarà, et les Apsaras ne s’apercevaient pas de l’odeur peu agréable des femmes, et les femmes en voyant la beauté des Apsaras, n’étaient pas humiliées, et cela par la puissance de la gloire du Bôdhisattva.

Ainsi donc. Religieux, dans la ville appelée Kapila, excellente parmi les excellentes, cinq cents maisons lurent bâties par cinq cents Çàkyas, en vue du Bôdhisattva. Ceux-ci disaient au Bôdhisattva qui entrait dans la ville, en se tenant chacun au seuil de sa maison, les mains jointes, le corps incliné et remplis de respect : Ô Sarvârthasiddha, entre ici ! Dieu au-dessus des dieux, entre ici ! Être pur, entre ici ! Toi qui produis le plaisir et la joie, entre ici ! Toi dont la gloire est sans tache, entre ici ! Toi qui as l’œil partout, entre ici ! Toi qui es l’égal de qui est sans égal, entre ici ! Toi qui possèdes l’éclat de qualités sans égales, dont le corps est bien orné de signes et de marques secondaires, entre ici !

Alors le roi Gouddhodana, afin de les accorder tous entre eux, ayant fait entrer le Bôdhisattva dans toutes les maisons, au bout de quatre mois, fit entrer le Bôdhisattva dans sa propre demeure. Et là, le grand palais nommé Nânâratnavyoùha (arrangement des divers joyaux) fut celui où le Bôdhisattva fut installé. Là aussi, les plus vieux des vieillards de la famille des Çâkyas s’étant rassemblés tinrent conseil en disant : Quels sont ceux qui sont vraiment capables de garder le Bôdhisattva, de le purifier, d’eu prendre soin ; avec un esprit de bienveillance, un esprit de douceur, un esprit plein de qualités, un esprit de bonté ?

Alors cinquante femmes Çàkyas dirent, chacune de son côté : C’est moi qui serai près du Bôdhisattva pour le servir.

Alors les plus vieux des plus vieux Çàkyas dirent : Toutes ces femmes, jeunes, belles, étourdies et fières de leur jeunesse et de leur beauté, ne sont pas capables de servir à propos le Bôdhisattva. Mahà Pradjàpati Gâutamî, sœur de la mère du jeune prince, voilà celle qui est capable de l’élever avec tout le soin convenable et de venir en aide au roi Çouddhôdana.

Ainsi donc, tous ayant été d’accord, mirent leur confiance en Mahà Pradjàpati Càutamî. C’est ainsi qu’elle fut chargée d’élever le jeune prince.

Alors trente-deux nourrices furent choisies pour servir le Bôdhisattva.