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Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/58

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

courageux, doués de la plus grande beauté, vainqueurs des armées des ennemis, il habite cette grande terre que borne l’océan, tout entière sans épines, sans employer le châtiment ni les armes, après l’avoir bien soumise par la Loi.

Mais si (le Bôdhisattva) sortant de sa demeure, s’en va errer en religieux, sans asile, il deviendra Bouddha ; et ayant rejeté les désirs des passions, il sera, sans qu’un autre le guide, le précepteur des dieux et des hommes.

Cependant, d’autres fils des dieux étant allés dans le pays du Djambou, exhortaient les Pratyêka-Bouddhas, en disant : Ô vénérables, laissez libre le champ du Bouddha ; dans douze ans le Bôdhisattva entrera dans le sein d’une mère.

Religieux, en ce même temps, dans la grande ville de Râdjagriha sur le mont Gôlangoulaparivartana, demeurait un Pratyêka-Bouddha nommé Matañga. Ayant entendu cette voix, il s’arrêta comme du limon sur une pierre. Puis il s’éleva dans le ciel, à la hauteur de sept arbres Tâlas, et étant entré dans la région du feu, comme un flambeau éteint, il entra dans le Nirvâna complet. Ce qu’il avait de bile, de flegme, de fibres et de nerfs, d’os, de chair et de sang, tout cela disparut, complètement consumé par le feu ; les reliques pures seules tombèrent à terre, et aujourd’hui encore les traces des pas du Rĭchi sont reconnues.

Religieux, dans ce même temps, près de Varaṇâsi (Bénarès), dans le Mrĭgadâva, à Rĭchipatana, cinq cents Pratyêka-Bouddhas qui y demeuraient, ayant entendu cette voix, s’élevèrent dans les cieux à la hauteur de sept arbres Tâlas, et ayant atteint la région du feu, comme des flambeaux éteints, ils entrèrent dans le Nirvâna complet. Ce qu’ils avaient de bile, de flegme, de fibres et de nerfs, d’os, de chair et de sang, tout cela disparut, complètement consumé par le feu ; les reliques pures seules tombèrent à terre. Et parce que les Rĭchis étaient tombés là de cette manière, on a, depuis ce temps, donné à ce lieu le nom de Rĭchipatana ; et comme depuis cette époque les gazelles y demeurent avec sécurité, on lui a donné aussi le nom de Mrĭgadâva.

Cependant, Religieux, le Bôdhisattva, durant son séjour dans l’excellente demeure du Touchita, se livrait aux quatre grands examens. Lesquels, au nombre de quatre ? L’examen du temps, l’examen des continents, l’examen des pays, l’examen des familles.