Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle tourna ses jolis yeux et rapprocha sa tête rougissante ; leurs mains se serrèrent ; et ce fut par un mouvement presque magnétique, que leurs lèvres se touchèrent et qu’ils se pressèrent l’un contre l’autre, dans un long baiser, cet innocent, ce premier baiser d’amour, dans lequel deux âmes se confondent, en un instant d’ivresse délicieuse, et oublient tout ce qui n’est pas elles.


CHAPITRE XX

MÈRE ET FILS


À l’heure dite, Robert Halt se présenta à l’hôtel Windsor où M. Harrison et Joe l’avaient devancé de quelques minutes ; et ils furent immédiatement introduits.

M. Halt contempla pendant un instant la belle et mélancolique figure de Mme d’Hervart.

— Il me semble, madame, dit-il après un instant de silence, que j’ai eu le plaisir de vous apercevoir à la Cour.

— Oui, répondit Mme d’Hervart d’une voix émue ; j’ai été anxieuse d’abord et puis heureuse de votre délivrance, comme s’il se fut agi du succès d’un ami inconnu.

En disant ces mots, son cœur battait violemment ; et de son côté, M. Halt n’était pas moins impressionné.

— Avez-vous la médaille que je vous ai remise ? demanda-t-il à Mme d’Hervart.

— La voici, dit-elle simplement.

— Juste ciel ! c’est ma médaille ! exclama Robert Halt De grâce, expliquez-moi comment il se fait qu’elle soit entre vos mains.

— Ce serait une histoire un peu longue, pour l’instant répondit Joe. Qu’il vous suffise de savoir que c’est moi qui me la suis procurée, ou plutôt qui l’ai retirée des mains de ceux qui vous l’avaient soustraite.

— Je voudrais bien vous répéter votre question, dit Mme d’Hervart à Robert Halt. Comment se fait-il que cette médaille soit tombée entre vos mains ?