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Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome III.djvu/423

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LIVRE DEUXIÈME.


les pieds qui viennent ensuite, afin de nous éviter une foule de questions minutieuses ? — L'É. Tu as raison : comment ne pas voir en effet qu’après ces pieds, l’ordre appelle ceux qui sont composés d’une brève et de deux longues ? La brève, d’après le raisonnement précédent, formant l’unité et tenant le premier rang, le premier pied sera celui où elle sera la première ; le second, celui où elle sera la seconde ; le troisième, celui où elle sera la troisième et dernière.

Le M. Tu vois sans doute en vertu de quel rapport ils se divisent et peuvent se combiner. — L'É. Oui : le pied composé d’une brève et de deux longues n’est divisible qu’à la condition de renfermer dans la première partie trois temps, valeur d’une brève et d’une longue, et dans la seconde, deux temps, valeur d’une longue. Quant au troisième pied, composé d’une longue et d’une longue suivie d’une brève, il n’admet, comme le précédent, qu’un mode de division, mais il en diffère, en ce qu’il se partage en deux et trois temps, tandis que l’autre se partage en trois et en deux temps. En effet la syllabe longue placée la première comprend deux temps ; restent une longue et une brève qui équivalent à trois temps. Quant au pied intermédiaire, qui a une brève au milieu, il est susceptible d’une double division : car, la brève pouvant se réunir à la première comme à la seconde partie, il se divise dans un rapport de 3 à 2 ou de 2 a 3. Ces trois pieds sont donc soumis à la règle des nombres sesquialtères.

Le M. Avons-nous passé en revue tous les pieds de trois syllabes ? — L'É. Oui, sauf un seul, si je ne me trompe, celui qui est composé de trois longues. — Le M. Explique-moi comment il se divise. — L'É. bans le rapport d’une syllabe à deux ou de deux à une, en d’autres termes de deux teiiips à quatre ou de quatre temps à deux ses parties s’unissent donc par un rapport de nombres compliqués.


CHAPITRE VI.
pieds de quatre syllabes.

9. Le M. Examinons maintenant logiquement et par ordre les pieds de quatre syllabes. Et dis-moi immédiatement quel est le premier de ces pieds et quel est son mode de division. — L'É. C’est le pied de quatre brèves qui se divise en deux parties, composée chacune de deux syllabes ou de deux temps, d’après la règle des nombres égaux. — Le M. T’y voilà : continue tout seul et développe le reste. Il n’est plus besoin de te conduire pas à pas : retrancher les brèves et leur substituer des longues successivement, jusqu’à ce que les brèves soient épuisées ; examiner, à mesure que tu fais ces changements, l’espèce et le nombre des pieds qui en résultent, voilà l’unique procédé à suivre ; tu n’ignores pas que la syllabe principale est celle qui se trouve seule au milieu des autres, qu’elle soit brève ou longue, peu importe ; car tu t’es déjà rompu à tous ces calculs. Dans le cas où il se rencontre deux brèves et deux longues, ce qui ne s’est pas encore présenté, quelle est, à ton sens, la syllabe principale et formant unité ? — L'É. C’est une conséquence facile à tirer des explications précédentes. Une syllabe brève n’ayant qu’un temps remplit mieux le rôle d’unité qu’une longue qui en a deux. Aussi avons-nous toujours débuté dans l’énumération des pieds par celui qui se composait de brèves.

10. Le M. Tu peux donc exposer la série des pieds de quatre syllabes, sans que je te fasse de questions : je te servirai d’auditeur et déjuge. — L'É. Je vais essayer. D’abord, des quatre brèves dont se compose le premier pied, il faut en retrancher une et lui substituer une longue qui doit être placée au commencement pour maintenir le privilége de l’unité. Ce pied admet une double division, en une longue et trois brèves, ou en une longue suivie d’une brève et deux brèves, c’est-à-dire, dans un rapport de 2 à 3 temps ou de 3 temps à 2. Placée au second rang, la longue forme un nouveau pied qui se divise exactement d’une seule manière, en 3 et 2 temps, la première partie étant composée d’une brève et d’une longue, la seconde, de deux brèves. Placée au troisième rang, la longue forme un pied qui n’est également susceptible que d’un mode de division tel que la première partie ait deux temps, représentés par deux brèves, et la seconde, trois, représentes par une longue et une brève. Placée à la fin, la longue forme un quatrième pied qui se divise de deux manières, comme celui où elle était placée la première : on est libre en effet de le partager en deux brèves et une brève suivie d’une longue, ou en trois brèves et d’une longue, en d’autres termes, dans un rapport de 2 temps à 3 ou de 3