on sourit et on lui dit : — Que vous êtes aimable ! — il s’offense et s’en va dans un coin en murmurant : Je ne suis pas du tout aimable ; si je le dis, c’est que je le pense.
Je me suis mise sur le devant pour gratifier la vanité de mon père.
— Voilà, disait-il, voilà !… me voilà dans le rôle d’un père à présent ! C’est drôle. Mais je suis un jeune homme encore, moi !
— Ah ! ah ! papa, voilà votre faible. Soit. Vous serez mon frère aîné et je vous nommerai Constantin. Cela va-t-il ?
— Parfaitement.
M… et moi, désirions beaucoup causer à nous deux, mais Paul, E… ou papa empêchaient comme exprès. Enfin je me mis dans le coin qui est comme une petite loge à part donnant sur la scène et permettant de voir les préparations des acteurs. Michel me suivit naturellement, mais je l’envoyai me chercher de l’eau et Gritz s’assit auprès de moi.
— Je vous attendais avec impatience, dit-il, tout en m’examinant curieusement. Vous n’êtes pas du tout changée.
— Oh ! cela me chagrine, j’étais laide quand j’avais dix ans.
— Non, non, mais vous êtes toujours la même.
— Hum !…
— Je vois bien ce que signifiait ce verre d’eau ! miaula le prince en m’en tendant un, — je le vois bien !
— Prenez garde à celui que vous apportez et que vous renverserez sur ma robe si vous vous penchez tant !