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Delvenne, Biographie des Pays-Bas. — Sweertius, p. 400. — Valère André, pp. 465 et 667. — Sanderus, Chorographia sacra Brabantiæ, t. I, p. 119. — Paquot, Mémoires littéraires, t. I.

BRANDT (Jean-Baptiste), haute-lisseur, né à Audenarde, le 15 février 1722, mort dans la même ville, le 23 fructidor an iv, était fils de Jean-Baptiste, également haute-lisseur, et de Catherine de Leuren. La famille Brandt appartenait d’ancienne date à la classe des notables; plusieurs de ses membres siégeaient dans la magistrature; lui-même fit partie du collége des chefs-tuteurs pendant les années 1754-1756, 1760-1763 et 1773, etc. La fabrication des tapisseries de haute-lisse, continuée héréditairement dans cette famille, dut aux Brandt la plus grande partie de sa prospérité à Audenarde pendant les xvie et xviie siècles. Notre artiste peut être regardé comme le dernier représentant d’une industrie à laquelle le goût participe non moins que l’habileté de l’ouvrier et qui jeta un si vif éclat sur l’industrie flamande et, principalement, sur celle de la ville d’Audenarde.

Les produits de la maison Brandt se distinguaient par la finesse de l’exécution, la vivacité des couleurs et la pureté du dessin. Diverses tapisseries historiées provenant de sa succession, se trouvaient, il y a peu de temps, au château de M. Eug. Van Meldert, à Zèle; depuis elles ont été cédées à des amateurs et à des musées. Les principaux sujets de cette collection représentaient des épisodes de l’Ancien Testament, des sujets tirés des Métamorphoses d’Ovide, des scènes champètres, dans le genre de Teniers. Une des œuvres les plus remarquables de cette collection, acquise par l’État, appartient actuellement au Musée d’antiquités, à Bruxelles. Brandt fut le dernier membre de la Gilde de Sainte-Barbe qui, depuis des siècles, comprenait tous les haute-lisseurs de sa ville natale. C’est à ce dernier titre qu’il adressa, le 9 mai 1787, au magistrat d’Audenarde, un état détaillé de la position financière de cette corporation, en ajoutant que cet état était fourni par le dernier survivant des confrères de la corporation des tapissiers, de neeringe van de tapytsiers. Déjà en 1772 Brandt avait dû fermer ses ateliers, faute d’être soutenu par le gouvernement. Notre manufacturier clot donc cette longue série d’habiles industriels qui ont aussi, comme on le sait, contribué, au XVIe siècle à la fondation des Gobelins, à Paris.

H. Raepsaet.

E. Van Cauwenberghe, Recherches sur les anciennes manufactures de tapisseries. — De Saint-Genois, Annales de l’Académie d’archeologie, t. III, pp. 126-130. — Lacordaire, Notice sur la manufacture des Gobelins.

BRANTEGHEM (Guillaume VAN), écrivain ecclésiastique, vivait pendant la première moitié du XVIe siècle. Il naquit à Alost vers la fin du siècle précédent. Son père, Jean van Branteghem, était bailli et receveur de la baronnie de Borselen, dans le Sud-Beveland. Guillaume embrassa, jeune encore, la règle de Saint-Brunon, dans la chartreuse de Kiel, près d’Anvers, qui fut transférée, en 1543, dans la ville de Lierre. Ce fut là qu’il mourut, après avoir publié les ouvrages suivants, tous excessivement rares et recherchés par les bibliophiles : 1° Een gheestelycke Boomgaert van dye oude ende nieuwe vruchte der Bruyt Christi, met sommighe figuren van dat beghiensel der Werelt, ende geheel dat leven Christi; met Bedinghen by elcke figuere ghestelt. Item noch andere figueren van diversche Sancten ende Sanctinnen bekent. La seconde partie de cet ouvrage est intitulée : Hier volghen sommighe figueren van Heylighen, ende van andere materien met Bedinghen, etc. Anvers, Guillaume Vosterman, 1535; vol. in-8o de 100 feuillets non chiffrés, imprimé en caractères gothiques et orné de 91 grandes gravures sur bois. La dédicace est datée du 7 juillet 1535. — L’auteur publia aussi cet ouvrage en latin et en français. La traduction latine porte le titre de : Pomarium mysticum tum novorum tum veterum fructuum. Anvers, Vosterman, 1535; l’épitre dédicatoire porte la date du 6 octobre 1535. La traduction française, publiée d’abord à Anvers et réimprimée à Lyon en 1542, est citée par Brunet (Manuel du libraire, Paris, 1860, I, col. 1210). Les jolies gravures sur bois qui ornent toutes ces éditions méritent de fixer l’attention des amateurs. — 2° Jesu