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LA FEMME DU DOCTEUR.

— Vraiment ?… en ce cas je laisserai de côté les affaires avec Percival, et j’irai demain à Oakbank, mon cher Raymond, et je vous prendrai toute votre journée pour causer avec vous, si vous voulez bien le permettre. Adieu ; bonjour madame Gilbert. À propos, comment vous proposez-vous de finir la journée, Raymond ?

— J’emmène M. et Mme Gilbert dans le parc de Hurstonleigh ; ou plutôt c’est moi qu’on emmène, car ils ont apporté un panier aux provisions qui fait penser à ceux du derby. Nous dînerons sur l’herbe et nous irons boire le thé dans un cottage en l’honneur de l’anniversaire de la naissance d’Isabel… de Mme Gilbert.

— Il faudra venir faire un déjeuner champêtre à Mordred. Ce n’est pas aussi beau que Hurstonleigh, mais on s’arrangera pour trouver un endroit rustique. Si vous êtes chasseur, monsieur Gilbert, vous trouverez des perdrix en abondance aux environs de Mordred, pendant le mois de septembre.

Le jeune homme remit son chapeau et suivit son oncle et sa cousine. Isabel le vit s’éloigner par l’enfilade des salons et disparaître dans un flot de rayons de soleil qui inondaient le vestibule, lorsque la porte s’ouvrait. Ces créatures supérieures étaient parties. Pendant quelques instants, Isabel avait respiré l’atmosphère d’une existence poétique ; mais elle retombait dans la prose et il lui semblait que la moitié de la majesté du château était partie avec ses visiteurs aristocratiques.

— Comment trouvez-vous mon jeune parent ? — demanda tout à coup Raymond.

Isabel le regarda d’un air surpris.