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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome I.djvu/247

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LA FEMME DU DOCTEUR

suis ici depuis onze heures du matin et nous dînons à quatre heures et demie.

— Laissez-moi alors vous porter vos livres un instant, — dit Lansdell.

— Mais suivez-vous le même chemin que moi ?

— Oui, précisément le même.

Les chiens furent enchantés du changement. Ils aboyèrent et sautèrent autour d’Isabel, puis s’élancèrent comme s’ils voulaient parcourir dix milles d’une seule traite, et enfin revinrent sur leurs pas avec une rapidité alarmante et gambadèrent encore autour de Mme Gilbert et de leur maître.

Le chemin le plus court pour se rendre à Graybridge passait à travers un océan de prairies charmantes. Il y avait bon nombre de haies à traverser, de portes à ouvrir et à fermer, de sorte que le trajet occupa quelque temps. Lansdell avait sans doute affaire dans le voisinage de Graybridge, car il parcourut tout le chemin qui passait à travers ces prairies délicieuses et ne quitta Isabel qu’à une porte qui ouvrait sur la grand’route, aux abords de la ville.

— J’imagine que vous allez souvent vous promener jusqu’au Roc de Thurston ? — demanda Lansdell.

— Oh ! oui, très-souvent. La promenade n’est pas longue, et l’endroit est si joli !…

— C’est vrai. Mais Mordred est presque aussi rapproché, et je pense que les jardins vous séduiraient. Il y a aussi des ruines ; en un mot, c’est très-romanesque. Je vous donnerai une clef pour vous et M. Gilbert lorsqu’il vous plaira de venir vous y promener. À propos, vous n’avez pas oublié votre promesse de venir dîner sur l’herbe et voir les tableaux, n’est-ce pas ?