Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome I.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
LA FEMME DU DOCTEUR.

— Le thé est-il prêt ?

— Non, et il ne le sera pas avant une demi-heure, — répondit victorieusement le jeune drôle ; — de sorte que si vous ou votre ami avez faim vous ferez bien de prendre un peu de confiture et de pain. Il y en a un pot là-haut, dans votre tiroir. Je n’en ai pas pris et je ne l’aurais pas vu si je n’étais pas monté chercher une plume de fer, de sorte que si vous avez fait une remarque sur l’étiquette et que vous trouviez que c’est diminué, ce n’est pas moi. Le thé ne sera pas prêt avant une demi-heure, parce que la cheminée de la cuisine a fumé, et on ne peut pas faire cuire les côtelettes avant que le feu marche bien. De plus la bouillotte n’est pas encore sur le feu et la bonne est partie chercher un pain de fantaisie… de toute façon il faut que vous attendiez.

— N’importe, — dit Sigismund. — entrons au jardin, George ; je te présenterai à Mme Sleaford.

— Alors je ne vais pas avec vous, — dit le jeune garçon. — Je ne me soucie pas du bavardage des filles. Dites-moi, M. Gilbert, vous qui êtes du Midland, vous devez être au courant des choses. Combien tenez-vous contre moi pour la jument baie de M. Tomlinson, Vinaigrette, qui courra au steeple-chase de Conventford ?

Malheureusement Gilbert était d’une ignorance déplorable sur les mérites ou les côtés faibles de Vinaigrette.

— Je vais vous dire alors ce que je tiens contre vous, — dit Horace, — Je tiens quinze contre deux contre elle, et c’est un de moins que la dernière cote de Manchester.

George hocha la tête.