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LES OISEAUX DE PROIE

intéresse. Feu le révérend John Haygarth est présumé avoir été le fils de Matthieu Haygarth, demeurant en dernier lieu sur la paroisse de Sainte-Judith, à Ullerton, et de Rebecca, sa femme, née Rebecca Caufield, ayant également résidé dans la même paroisse ; tous deux depuis longtemps décédés. »

Sur la foi de cet avis, George commença ses recherches. Sa théorie était qu’il existe toujours un héritier quelque part et qu’il faut seulement avoir assez de patience pour le découvrir : c’est pourquoi il attribuait ses insuccès passés plutôt à un manque de persévérance de sa part qu’à la faiblesse de sa théorie.

En cette circonstance, il se mit à l’œuvre avec plus de résolution que jamais.

Cette chance est la plus belle que j’aie jamais eue, se dit-il à lui-même, et je serais pire qu’un fou si je la laissais échapper de mes mains. »

C’était un travail aussi aride qu’insupportable : il s’agissait de consulter une interminable série de registres, de questionner les plus vieux habitants, et ces vieux habitants étaient si bêtes, les renseignements fournis par les registres si obscurs ! George se mit à examiner l’une après l’autre toutes les lignes ascendantes, collatérales, de parenté de l’intestat, ainsi que de ses ancêtres ; celles des frères et sœurs de son aïeul. À ce dernier degré, la famille Haygarth se perdait dans l’impénétrable nuit des temps. Ce n’était pas une haute et puissante race de chevaliers ou de savants, d’hommes d’église ou d’hommes de robe, ce qui eût facilité la tâche de George, car Burke en aurait probablement parlé, et, après Burke, la tradition aurait dit son mot. Mais, hélas ! les Haygarth étaient une brave famille