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LES OISEAUX DE PROIE

« Après que je fus arrivé, avec infiniment de temps et de peine, à extraire de mon mieux ce qui précède, je passai aux registres.

« Si l’encre fabriquée dans le siècle actuel n’est pas plus durable que l’abominable fluide consacré à l’écriture il y a cent ans, je plains amèrement les générations futures. Les registres de Spotswold pourraient confondre un Bunsen. Néanmoins, prenant en considération l’incontestable fait que trois mille livres font une somme, je m’acharnai à ma besogne pendant deux heures, et parvins enfin à déchiffrer la mention suivante, écrite en vieux style et avec l’orthographe du temps :

« 1. — Matthieu Haygarth, âgé de quatre ans, a été enterré dans cette église, à côté de la tombe de Marthe Stileman, environ à dix pieds de distance du grand if. — 6 février 1753.

« 2. — Mary Haygarth, âgée de vingt-sept ans, a été enterrée sous le grand if. — 21 novembre 1754.

« Après avoir copié ces deux mentions, je vins dans le cimetière pour y rechercher la tombe de Mary Haygarth.

« Sous un if magnifique, qui pouvait être déjà vieux il y a cent ans, je trouvai confondue avec beaucoup d’autres une pierre tumulaire tellement couverte de mousse, que ce fut seulement après avoir enlevé avec mon canif la verdure parasite que je parvins à mettre à découvert les lettres qui y avaient été creusées.

« Je pus lire enfin cette courte inscription :