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LES OISEAUX DE PROIE

leur merci, dit-il négligemment. Ne vous alarmez pas pour Tom. Il est aussi bien qu’il puisse être. Pendant ces dix dernières années, il s’est livré à des excès de boisson et de nourriture, et, en somme, cette fièvre bilieuse ne pourra que lui faire du bien.

— Le croyez-vous ?… » dit George d’un air de doute.

Il y eut une pause pendant laquelle les deux frères se regardèrent furtivement l’un l’autre et surprirent réciproquement leur regard.

« Je ne sais si cela tient aux excès de boisson et de nourriture, dit George ; mais, pour sûr, il y a quelque chose qui ne va plus chez Tom, cela est très-évident. »


CHAPITRE V

UNE LETTRE DE L’ALLIANCE

Le soir du même jour où Mme Halliday avait discuté avec Sheldon l’opportunité d’appeler un docteur étranger, George vint de nouveau voir le malade. Il s’aperçut du changement de son état, plus que les personnes de la maison qui étaient constamment près de lui ; il le trouva beaucoup plus mal.

Il se garda néanmoins de laisser paraître aucune inquiétude. Il parla à son ami avec sa gaieté ordinaire, resta une demi-heure assis auprès de son lit, et fit son possible pour faire sortir Tom d’une sorte de torpeur léthargique qui l’accablait. Il s’efforça aussi de rassurer Mme Halliday, qui, avec l’alerte Nancy, garde-malade tout à fait inappréciable, ne quittait pas la chambre de