Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/293

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devait condenser, « par une intelligente collaboration, certaines parties de notre syntaxe française, lexiquant les mots qui offrent quelque difficulté mnémonique ». « Les abréviations, les majuscules, voire même la ponctuation, l’accord du verbe avec les collectifs : », etc., devaient être envisagés. Ce n’était plus un code, un mémento, un vade-mecum, c’était une vaste encyclopédie typographique et grammaticale dont on esquissait un peu imprudemment, disons-le, un court schéma.

Edmond Monin écrivait à ce sujet[1] : « L’un de mes bons amis voudrait que le Code typographique contienne toutes les indications orthographiques, que sa longue expérience lui fait désirer pour les typographes. »

À l’exemple du « bon ami » de M. Edmond Monin, Thémisto disait, dans la Circulaire des Protes également : « Le Code serait l’arbitre absolu pour l’application méthodique des règles professionnelles et le respect de la syntaxe française si souvent violée malgré tous nos efforts. Il s’imposerait aux protes, aux correcteurs, aux maîtres imprimeurs et aux clients.

« Le Code réglerait tous les cas d’orthographe de quelque, quel que :

Quelques vains lauriers que lui promettent ses conquêtes[2],
xxxx Quelque élevés qu’ils soient, ils sont ce que nous sommes[3] ;


toutes les subtilités de tout :

un chien qui a les oreilles tout écorchées,
xxxx une prairie toute en fleurs,
xxxx une personne tout en larmes, mais, qui en est toute inquiète,


cas dans lesquels la réflexion et le jugement peuvent seuls prévaloir, et où l’on ne peut donner que des exemples toujours sujets à caution, puisqu’ils ne citent pas le cas même dans lequel se trouvera le correcteur. »

V. Breton lui-même n’était pas très éloigné d’avoir sur ce point les sentiments des deux auteurs que nous venons de citer, lorsqu’il

  1. Circulaire des Protes, n* 166, décembre 1909. — Mais, tel n’était point le sentiment de M. Ed. Morin lui-même (voir page suiv.).
  2. Boileau, Épîtres.
  3. Rousseau, Odes.