Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/294

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écrivait : « La Société amicale des Protes et Correcteurs semble toute désignée pour établir ce code des règles. Nul mieux que le prote ou le correcteur, qui sont à tout moment, de par leurs fonctions, obligés de trancher tous les cas douteux, ne serait qualifié pour venir à bout de ce travail. Et à eux devraient s’adjoindre des grammairiens et des lettrés, de façon à mettre complètement d’accord les règles de la grammaire et de la syntaxe avec les règles typographiques, celles-ci, du reste, n’étant que l’expression figurée dans les textes de celles-là… Ce qu’il faut surtout, c’est que la règle typographique se subordonne absolument aux règles grammaticales, en ce qui est de l’orthographe, des ponctuations et signes divers, de l’emploi des capitales, etc. En basant strictement la règle typographique, en tant que présentation d’aspect, à la règle grammaticale, on éviterait tout arbitraire[1]. »

Nous regretterions d’insister ici sur notre désaccord, à ce point de vue, avec les auteurs dont nous venons de parler. Le prote, le correcteur et aussi le typographe doivent connaître leur grammaire avant de pouvoir songer à composer et à corriger ; si leur mémoire éprouve quelque défaillance orthographique, ce n’est assurément pas dans un manuel typographique qu’ils puiseront les renseignements relatifs à cet objet. Telle était aussi l’opinion de M. Edmond Morin qui déclarait très nettement : « Je désire pour mon compte personnel que le Code soit purement typographique[2]. » Telle était encore, sans doute, la pensée de M. A. Perrier [3], de M. O. Campens[4] et de plusieurs autres, étudiant cette question dans la Circulaire des Protes.

Si les avis étaient, on le voit, très partagés sur les matières qui devaient constituer le texte du Code, non moins différents étaient les sentiments sur la manière dont ce texte devait être disposé : aux uns — tels MM. Ed. Morin, V. Breton, O. Campens — « l’ordre alphabétique paraissait être plus commode que tout autre[5] » ; les autres limitaient leurs désirs à un simple mémento, à une sorte de vade-mecum, même à un modeste manuel se bornant à rappeler ou à condenser toutes les règles typographiques.

  1. Circulaire des Protes, no 158, avril 1909.
  2. Id., no 166, décembre 1909.
  3. Id., no 164, octobre 1909.
  4. Id., no 167, janvier 1910 ; no 168, février 1910.
  5. Id., no 166, décembre 1909 ; no 168, février 1910.