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APPENDICE. — No VI

l’anéantissement de cette condition, connaîtrait-on cette foule d’accidents coupables et pleins de péché, comme les coups de bâton, les coups d’épée, les querelles, les disputes, les discussions, les débats sur le mien et le tien, les injures et les mensonges ? — Non, seigneur, [répondit Ânanda.] — C’est pour cela, ô Ânanda, qu’en ce monde la cause, l’origine, le motif et la raison de tous ces maux, c’est la conservation.

« Il a été dit, la conservation a pour cause l’avarice : voici maintenant, ô Ânanda, de quelle manière il faut entendre cette vérité. C’est que, ô Ânanda, si l’avarice n’existait pas, aucunement, nullement, en aucune manière, absolument pas, pour personne, ni quelque part que ce fût, l’avarice n’existant absolument pas, alors, par suite de l’anéantissement de cette condition, connaîtrait-on la conservation ? — Non, seigneur, [répondit Ânanda,] — C’est pour cela, ô Ânanda, qu’en ce monde la cause, l’origine, le motif et la raison de la conservation, c’est l’avarice.

« Il a été dit, l’avarice a pour cause la possession : voici maintenant, ô Ânanda, de quelle manière il faut entendre cette vérité. C’est que, ô Ânanda, si la possession n’existait pas, aucunement, nullement, en aucune manière, absolument pas, pour personne, ni quelque part que ce fût, la possession n’existant absolument pas, alors, par suite de l’anéantissement de cette condition, connaîtrait-on l’avarice ? — Non, seigneur, [répondit Ânanda.] — C’est pour cela, ô Ânanda, que la cause, l’origine, le motif et la raison de l’avarice, c’est la possession.

« Il a été dit, la possession a pour cause l’application : voici maintenant, ô Ânanda, de quelle manière il faut entendre cette vérité. C’est que, ô Ânanda, si l’application n’existait pas, aucunement, nullement, en aucune manière, absolument pas, pour personne, ni quelque part que ce fût, l’application n’existant absolument pas, alors, par suite de l’anéantissement de cette condition, connaîtrait-on la possession ? — Non, seigneur, [répondit Ânanda.] — C’est pour cela, ô Ânanda, qu’en ce monde la cause, l’origine, le motif et la raison de la possession, c’est l’application.

« Il a été dit, l’application a pour cause la passion et l’attachement : voici maintenant, ô Ânanda, comment il faut entendre cette vérité. C’est que, ô Ânanda, si la passion et l’attachement n’existaient pas, aucunement, nullement, en aucune manière, absolument pas, pour personne, ni quelque part que ce fût, la passion et l’attachement n’existant absolument pas, alors, par suite de l’anéantissement de cette condition, connaîtrait-on l’application ? — Non, seigneur, [répondit Ânanda.] — C’est pour cela, ô Ânanda, que la cause, l’origine, le motif et la raison de l’application, c’est la passion et l’attachement.

« Il a été dit, la passion et l’attachement ont pour cause la détermination : voici maintenant, (ô Ânanda, comment il faut entendre cette vérité. C’est que, ô Ânanda, si la détermination n’existait pas, aucunement, nullement, en aucune manière, absolument pas, pour personne, ni quelque part que ce fût ; la détermination n’existant absolument pas, alors, par suite de l’anéantissement de cette condition, connaîtrait-on la passion et l’attachement ? — Non, seigneur, [répondit Ânanda.] — C’est pour cela, ô Ânanda, que la cause, l’origine, le motif et la raison de la passion et de l’attachement, c’est la détermination.

« Il a été dit, la détermination a pour cause l’acquisition : voici maintenant, ô Ânanda,