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APPENDICE. — N° XXI.

la langue, l’une en sanscrit, l’autre en pâli. Je commence par reproduire la version du Lalita :

Atha Bôdhisattvas tathâ samâhitê tchittê pariçuddhê paryavadâtê prabhâsvarê anam̃hganê vigatôpaklêçê mrĭduni karmaṇyê sthitê ânim̃djyaprâptê râtryâm̃ prathamayâmê divyasya tchakchuchô djñânadarçariavidyâsâkchâtkriyâyâi tchittam abhinirnarati sma abhînirnâmayati sma. Atha Bôdhisattvô divyêna tchakchuchâ pariçuddhêna atikrântamânuchyakêna sattvân paçyati sma tchyavamânân upapadyamânân savarṇadurvarnân sugatân durgatân hinân praṇitân yathâkarmôpagân sattvân pradjânâti sma : imê vata bhôh (l. bhavantaḥ ?) sattoâḥ kâyaduçtcharitêna manôduçtcharitêna samanvâgatâḥ vâg̃manôduçtcharitêna samanvâgatâḥ âryânâm apavâdakâ mithyâdrĭchṭayas tê mithyâdrĭchtikarmadharmasamâ­dânahêtôḥ kâyasya bhêdât param maraṇât apâyadurgativipâtam̃ narakêchu prapadyantê. Imê punar bhavantaḥ sattvâḥ kâyasutcharitêna samanvâgatâḥ âryânâm anapavâdâkâḥ vâgmanaḥsutcharitêna samanvâgatâḥ samyagdrĭchṭayas tê samyagdrĭchṭikarmadharmasamâdânahêtôḥ kâyasya bhêdât sugataû svargalôkêchûpapadyantê. Iti hi divyêna tchâkchuchâ viçaddhê­nâtikrântamânuckyakêna sattvân paçyati sma tchyavamânân upapadyamânân suvarnân durvarṇân sugatân durgatân hînân pranîtân yathâkarmôpagân.

« Ensuite le Religieux ayant son esprit ainsi recueilli, perfectionné, purifié, lumineux, exempt de souillure, débarrassé de tout vice, devenu souple, propre à tout acte, stable, arrivé à l’impassibilité, le Bôdhisattva, dis-je, à la première veille de la nuit, dirigea son esprit, tourna son esprit de manière à manifester la science du regard et de la connaissance de la vue divine. Ensuite, avec sa vue divine, perfectionnée, surpassant la vue humaine, il voit les êtres mourants ou naissants, beaux ou laids de couleur, marchant dans la bonne ou dans la mauvaise voie, misérables ou éminents, suivant la destinée de leurs œuvres. Ces êtres, ô seigneurs, dit-il, sont pleins des fautes qu’ils commettent en action et en pensée, pleins des fautes qu’ils commettent en pensée et en paroles, injuriant les Aryas, suivant des doctrines de mensonge. Ces êtres, les voilà qui, pour avoir embrassé les lois et les pratiques de ces doctrines de mensonge, renaissent après la dissolution du corps, après la mort, dans les enfers, en tombant dans les existences misérables, dans la mauvaise voie. Ces êtres-là, d’un autre côté, ô seigneurs, doués des bonnes œuvres qu’ils accomplissent en action, n’injuriant pas les Aryas, doués des bonnes œuvres qu’ils accomplissent en pensée et en paroles, qui suivent la bonne doctrine, les voilà qui, pour avoir embrassé la loi et l’observation de la bonne doctrine, renaissent, après la dissolution du corps, dans la bonne voie, dans le monde des cieux. C’est de cette manière qu’avec sa vue divine, perfectionnée, surpassant la vue humaine, il voit les êtres mourants ou naissants, beaux ou laids de couleur, marchant dans la bonne ou dans la mauvaise voie, misérables ou éminents, suivant la destinée de leurs œuvres[1]. »

Je fais suivre immédiatement la rédaction pâlie de ce même texte, telle que je la trouve dans le Sâmañña phala sutta :

So êvam̃ samâhitê tchittê parisuddhê pariyôdâtê anagganê vigatûpakilêsê mudubhûtê kammaṇiyê

  1. Lalita vistara, chap. xxii, f. 178 a de mon man. A ; id. f. 178 b, et 178 b.