Page:Cloutier - Propos japonais.pdf/112

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encore. On a cherché, par tous les moyens, à détourner les petits chrétiens de l’Église catholique ; et d’autre part, au sujet de la visite officielle aux temples shintoïstes, ceux d’entre eux qui, tout en se gardant de la faire, donnaient pour excuse leurs convictions religieuses, ont été réprimandés et quelques fois punis. Une jeune chrétienne s’est vu, même malgré le brillant succès d’un examen, refuser l’entrée d’une école normale, pour avoir consciencieusement répondu à cette question : « Lequel est le plus grand, selon vous, votre Dieu ou l’Empereur ? »

Par suite de ces préjugés officiels et de ces hostilités évidentes, le catholicisme au Japon ne jouit donc que d’une liberté fort restreinte. Cependant, depuis la fin de la grande guerre, il y a comme une accalmie ; non pas que le réveil du shintoïsme cesse de s’affirmer, — au contraire son action continue à s’étendre et à se fortifier — mais on ne remarque plus d’hostilités ouvertes. Doit-on voir là une raison d’espérer ou de craindre davantage ? C’est l’avenir qui le dira.