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M. Takagi Kanehiro, dans « Le miroir des femmes », Onna no Kagami (16e année No 6), tient un langage non moins juste, bien qu’un peu plus utilitaire encore : « L’histoire nous apprend, écrit-il, que les époques où le peuple se désintéresse de la religion sont des époques où la vigueur nationale est en déclin ; qu’au contraire, les époques où la nation montre le plus d’ardeur pour la culture de l’âme, le pays s’enrichit, les armes sont fortes et le peuple est heureux. »

D’autres sont plus sceptiques, par exemple, M. Hasegawa Teukei, qui écrit dans le Taujo du mois d’octobre, 1906 : « Shaka, le Christ, la Madone, étaient jadis environnés d’une splendide auréole ; l’éclat en est éteint à présent, et seul l’homme est resté. Sans doute, ces personnages sont toujours regardés comme des êtres supérieurs, comme des héros, mais on ne leur prête plus un caractère divin… Nous avons beau exciter notre foi… tout le mystère religieux s’est dissipé. Le divin, l’éclat des auréoles ont disparu. »

Les partisans du besoin d’une religion finirent cependant par triompher. Mais là s’arrêta leur marche en avant. Quand il s’agit de fixer le choix d’une religion, les uns, comme M. Takogi Kanehiro prétendirent être sceptiques : « Les enseignements de Shaka, du Christ et de Confucius, dit ce docteur, aboutissent aux mêmes conclusions : aussi, l’essentiel consiste-t-il, en rejetant l’écorce des religions, à en extraire le suc intérieur et à s’en nourrir. » !

Actuellement, d’après ce qu’en a dit M. Yamamoto, capitaine de vaisseau catholique de la Marine impériale, dans une conférence donnée à Paris, le 3 mai 1919, à une réunion de publicistes chrétiens, voici l’opinion pré-