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PROPOS JAPONAIS

tsuhikohikoho no Ninigi no Mikoto, lorsqu’elle l’envoya du ciel reprendre possession du Japon, au nom de sa divine lignée. Le miroir, conservé à Tôkyô dans le Kashiko dokoro, ou sanctuaire impérial, n’est cependant qu’un fac-simile. Le véritable miroir — autant que peut le permettre un récit légendaire — est conservé à Isé dans le Dayingu, le temple le plus ancien et le plus vénéré du Japon. Ces trois objets, considérés encore aujourd’hui comme les symboles de la puissance impériale, se transmettent de génération en génération, et, aux principales fêtes shintoïstes, on les porte en procession, renfermés dans le mikoshi.

Le mikoshi est donc porté en procession jusqu’à cet endroit de la ville, où l’on a élevé tout exprès un abri pour le recevoir, et c’est de cette espèce de reposoir que partira ensuite la grande procession.

Dans les petites villes et dans les endroits où le cercle des habitations atteint l’emplacement du temple, on ne fait pas cette cérémonie du transport du mikoshi dans la ville, mais les prêtres ont bien garde de laisser oublier le yomya, tant il est vrai que pour eux, plus encore que pour les autres, cette religion n’est qu’un moyen comme un autre de s’enrichir, fût-ce aux dépens même des âmes de ceux qu’ils exploitent !

Quant à la grande procession, elle a lieu l’un des deux jours suivants. Le mikoshi y est porté à dos d’hommes, bien qu’il soit très grand et très lourd. On comprend dès lors qu’il faille un bon nombre de porteurs : il y en a une cinquantaine.

Presque partout également, à l’aide d’hommes seulement — au moins en principe, car parfois on emploie aussi les chevaux — on tire les dashi. Les dashi sont des