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Les spectacles payants ne semblent pas différer beaucoup de ceux de l’étranger ; on y admire, paraît-il, les prouesses d’habiles acrobates, les forces et les tours de rusés prestidigitateurs, des ménageries curieuses et mille autres choses semblables, que l’on montre dans de petits cirques installés dans certaines rues. Ces baraques ne sont fermées à leur façade que par un large rideau qu’on lève de temps en temps, découvrant ainsi à la foule avide, ce qui se passe à l’intérieur, mais qu’on rabaisse aussitôt, dès que quelque chose de sensationnel doit avoir lieu. Ainsi attirée, la foule se presse en ces endroits pour contenter sa curiosité.

Les spectacles gratuits se donnent sur de petits théâtres improvisés, dus à l’initiative de gens de moyenne fortune, comme certains marchands et certains banquiers, qui les font installer devant leurs propres établissements. Les représentations qu’on y donne sont essentiellement japonaises d’ordinaire. Il y a parfois de petites pièces comiques, mais la plupart du temps ce sont des danses et des joutes simulées.

Peut-on appeler les danses japonaises de véritables danses ? Le mouvement des pieds n’est qu’une gambade ridicule. Tout consiste dans le mouvement des mains, marqué en cadence par le son du tambour. D’ordinaire, la main droite tient un éventail qu’elle ouvre et ferme de temps à autre, et qu’elle fait jouer entre ses doigts, avec une dextérité merveilleuse. Parmi les danseurs il y a des hommes et des femmes. Les uns et les autres sont revêtus d’habits magnifiques ; pour les hommes, ce sont souvent les habits de l’ancien Japon ; quant aux femmes, elles sont vêtues avec la plus grande modestie. En un mot, il n’y a de séduisant que l’art