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FÊTE SHINTOISTE

incomparable avec lequel ces danses sont exécutées.

Plus admirables encore sont les joutes simulées. Les jouteurs, le plus souvent des garçons, parfois aussi des jeunes filles, portant les uns comme les autres un habit uniforme, tiennent en main un grand sabre nu, auquel ils impriment des mouvements aussi souples et aussi agiles que ceux des danseurs avec leurs éventails. On dirait réellement un combat acharné. Les sabres se croisent, se touchent ; les joueurs font le geste de se percer les uns les autres ; ils se mêlent, se poursuivent ; mais jamais ils ne s’atteignent ni ne se heurtent, tant leurs mouvements ont de mesure et de précision.

Assurément, c’est dans ces sortes de jeux que l’on peut admirer à loisir l’adresse prodigieuse de ce peuple, surtout lorsqu’on sait que ces jouteurs ou ces danseurs ne sont pas toujours des professionnels ; très souvent ce sont des gens de condition ordinaire qui se sont tout simplement exercés pour la circonstance. Ce n’est donc pas en vain que l’on vante les ressources physiques merveilleuses du peuple japonais.