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PROPOS JAPONAIS

elles portent une sentence de Shaka, le fondateur du bouddhisme, et de l’autre le nom d’un défunt. Or, lorsque tous ceux qui le désiraient eurent ainsi placé leur toba dans la corbeille, l’officiant prit une petite branche de sapin qu’il trempa dans de l’eau et les en aspergea légèrement. On prétend que cette eau est destinée à soulager les âmes des défunts, si par hasard elles ont à souffrir dans l’autre monde.

L’Officiant fit aussi brûler des petits bâtons d’encens devant ce même autel, puis quelques-uns de l’assemblée vinrent au même endroit, imiter son exemple, tandis que d’autres allaient le faire aux autres autels.

Enfin ce long office se termina. Les bonzes, alors, se levèrent et, portant avec un respect qui paraissait fort étudié, leurs livres de prières, sur des plateaux semblables à celui de l’officiant, se retirèrent lentement par un couloir au fond du temple.

Bientôt après, l’officiant reparut avec son même costume, annonça le conférencier ; puis, allant de-ci de-là, se mit à donner des ordres. Alors on enleva la tribune et l’autel provisoire ; et à leur place, tout juste au milieu du temple, on installa une autre tribune pour le prédicateur.

Or, quelques instants plus tard, celui-ci parut, précédé de l’officiant. Il était également revêtu d’habits splendides, aux couleurs douces et bien mariées. C’était un homme assez âgé, mais encore robuste, alerte et plein de vigueur. Il monta sur la tribune et s’y assit, à la japonaise toujours ; on plaça auprès de lui des livres, son éventail, son juzu et une tasse de thé, montée sur un petit réchaud de luxe.

Dans l’intervalle, les assistants avaient recommencé