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PROPOS JAPONAIS

on a de meilleurs principes ; l’obligation d’élever les enfants prescrit, non seulement de leur donner l’éducation première, mais aussi de leur procurer une situation sociale digne de leur rang et de leurs facultés. » Par de telles faussetés, on le devine, il eut vite fait d’attirer le mépris de ses auditeurs sur les étrangers.

Mélange de trivialités, de mensonges et de fanatisme, telle fut, en résumé, cette conférence, tel fut le pain doctrinal que ce bonze rompit à ses ouailles, ou, pour mieux dire, le poison que ce diseur perfide inocula cyniquement dans l’âme de ces pauvres gens. Et ceux-ci sont repartis, l’esprit sans doute, encore plus prévenu, le cœur encore plus farouche contre toute influence étrangère.

Telle est donc la tactique de ces bonzes vis-à-vis du christianisme. Ne pouvant l’attaquer de front, d’abord parce qu’ils ne le connaissent pas, ensuite parce qu’ils redoutent, dans son apparition, la ruine de leur propre prestige, ils le représentent comme un envahisseur, comme un ennemi de la nation, sachant bien que leur cri d’alarme ne restera pas sans écho dans l’âme si aveuglément patriote de ce peuple.

Oh ! comme il y a de haine dans le royaume de Satan !