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LE « HANAMI »


Ce mot Hanami, composé de hana fleur et de mi radical de miru, voir, est un de ces japonicismes, si nombreux, qui font la remarquable richesse de la langue de ce pays. Il se rend assez bien en anglais par l’expression « flower-wining » ; mais en français, je ne vois guère d’équivalent aussi concis. Quoiqu’il en soit, le Hanami désigne l’époque où les Japonais vont voir les fleurs de cerisiers, au moment de leur épanouissement.

Cette fête est retentissante au Japon. Outre l’attrait merveilleux qu’elle offre pour ses fleurs réellement superbes, elle est de plus accompagnée de réjouissances qui ne contribuent pas peu, pour ces païens, à en rehausser l’intérêt. Mais considérée au point de vue catholique, il en va autrement.

Assurément ces fleurs de cerisiers sont ravissantes. À Sapporo, où je les ai vues pour la première fois, il existe un parc, où les cerisiers ont été plantés à la manière des pommiers de nos vergers. Ce parc est situé un peu en dehors de la ville, à l’ombre d’une montagne. On y arrive par une allée superbe, plantée d’acacias ; et tout au fond de ce parc, perdu au milieu d’arbres géants, s’élève, dans sa froide majesté, un temple shintoïste, consacré au culte officiel de tout le Hokkaido.