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L’ÎLE DE KARAFUTO (SAGHALIEN)

pas la tisser ; ils se font des habits avec des peaux de poisson.

Les Orocks et les Tongouses ne diffèrent guère que de nom, et même, ces deux tribus sont très apparentées aux Guiliaks, car elles aussi appartiennent à la race mongole, et sont également originaires de la région de l’Amour. Leur langue n’est pas très différente non plus. Ces indigènes portent les cheveux coupés et ils s’habillent de peaux de cerfs. Tous fument, jusqu’aux plus petites filles, qui font cela le plus gravement du monde.

Les mœurs de ces diverses peuplades sont douces et pacifiques. Leur genre de vie est simple, mais leurs croyances sont déplorables.

Les Ainos et les Guiliaks vivent sous des huttes à peu près semblables et élèvent beaucoup de chiens, qu’ils tiennent attachés à une perche, près de la maison. Les maisons des Ainos sont plus grandes, mieux éclairées et mieux montées à l’intérieur. Chez les Guiliaks, il y a la maison d’hiver, enfoncée dans les neiges de la montagne, et la maison d’été, placée sur le bord des rivières. Celle-ci est installée sur pilotis, et ainsi, isolée de terre à une hauteur de plusieurs pieds, de sorte que, pour y monter, on se sert d’un tronc d’arbre en guise d’escalier. La société chez les deux peuples n’est pas exempte de désordres, surtout dans la vie conjugale, qui présente ordinairement des cas de concubinage, de polygamie et même de polyandrie ; cependant, le vol n’est pas très fréquent, encore moins le meurtre. Ce dernier est puni très cruellement chez les Ainos, qui enterrent vivant le meurtrier avec sa victime.

Les Orocks et les Tongouses sont éleveurs de rennes, qui leur fournissent en grande partie leur nourriture,