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MOYENS D’APOSTOLAT

être pressé en quoi que ce soit. Peu à peu, l’appât des richesses devient un attrait puissant qui captive entièrement sa convoitise matérielle de païen. De là son engouement fébrile pour le travail, de là aussi le peu de loisir qui reste à sa disposition.

Voudrait-on compter sur le dimanche pour instruire des catéchumènes ? C’est encore moins réalisable. Le repos du dimanche, au Japon, n’est imposé officiellement que pour certains établissements, administrations ou professions déterminées, par exemple, les écoles et les banques. Les jours de repos reconnus officiellement sont le 1er et le 15 du mois. Encore même ces jours-là, beaucoup de gens travaillent. Aussi la division du mois en semaines a bien peu d’importance au Japon : on ne tient compte que du quantième.

De son côté, le missionnaire, s’il est seul dans sa mission — ce qui est le cas à peu près partout, à l’époque actuelle — n’a pas de temps à consacrer aux païens le dimanche. Il se doit avant tout à ses chrétiens. À part les saints offices, qui prennent déjà plus de la moitié de la journée, il a les catéchismes à faire pour les diverses classes de ses chrétiens rassemblés séparément ; et si peu nombreux soient-ils, la tâche que doit s’imposer le missionnaire est tout à fait la même que s’il avait affaire à des foules considérables.

Que les missionnaires soient donc plus nombreux ! Alors ils pourront se prêter davantage aux exigences de ce peuple, et en conséquence, faire avancer rapidement le progrès de la religion catholique en ce pays.

Des qualités spéciales sont aussi requises chez le missionnaire, soit au point de vue intellectuel, soit au point de vue moral.