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PROPOS JAPONAIS

rien qu’on ne trouve aussi dans nos grands couvents.

Que dire surtout de la petite église, de cette belle petite chapelle, dont le style est si pur et si riche à la fois, de cette œuvre dans la construction de laquelle on sent qu’une âme d’artiste a tiré merveilleusement parti des humbles ressources d’une austère économie ; de ce sanctuaire, où la lumière discrète du jour, tamisée par des verrières multicolores, semble respecter elle-même les tons variés que l’art y a si bien assortis. Ici encore, les décorations, les inscriptions, les conformités, les blasons, les statues, etc, tout nous rappelle nos églises franciscaines.

Le jour même de notre arrivée à Hakodate, nous sommes allés à la Trappe de Tôbetsu, ou mieux à Notre-Dame du Phare, comme on dit là-bas. Tôbetsu ou Gshubetsu est un petit village situé de l’autre côté de la baie au fond de laquelle se trouve Hakodate. La distance, à partir de la ville, n’est pas énorme : le trajet se fait en une heure et demie.

Les RR. PP. Trappistes ont là une magnifique propriété. Le terrain comprend la plus grande partie d’un vaste promontoire, avec la moitié d’une montagne qui s’élève en arrière. Sur ce promontoire se dresse fièrement le monastère, que l’on aperçoit de très loin, même de Hakodate, quand le temps est clair. Il y a aussi là une église pour les chrétiens, mais elle est assise dans une forte dépression du terrain, de sorte que, de loin, elle est invisible. C’est dommage ! Car elle est assez belle.

Au delà du monastère et de ses dépendances, dans un bouquet d’arbres, on trouve un petit cimetière, où dorment déjà bon nombre de défunts et où viennent errer