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APERÇU SUR L’ÉGLISE ACTUELLE DU JAPON

À côté, se trouvait une école de filles, dirigée par les sœurs de Saint Paul de Chartres, disparue, elle aussi, dans l’incendie, mais maintenant reconstruite sous forme d’un établissement provisoire. Là encore, on a été rudement éprouvé par la main divine ; et si l’on s’est remis à reconstruire, c’est que Dieu a doté le cœur de ses apôtres d’un courage tel, que ni le fer ni le feu n’ont jamais pu le dompter. C’est aussi un peu ce que disait Mgr Berlioz, quelque temps après ce dernier incendie. « L’Église, murmurait-il, avec une sereine résignation où se trahissait malgré tout son intrépide courage, l’Église est une éternelle recommenceuse. »

Oui, l’Église est une éternelle recommenceuse, et lui aussi, le saint évêque, est — autant que peut l’être un mortel — un éternel recommenceur. Précisément, lorsque nous sommes passés à Hakodate, il se trouvait là depuis l’incendie. Il poussait activement les travaux d’une chapelle provisoire et d’une nouvelle maison pour les missionnaires. Comme il n’y avait pas de place convenable pour lui à Motomachi, il prenait ses appartements à Kameda.

La résidence et la petite église de Kameda, on le sait, sont l’œuvre du P. Maurice. Elles portent l’une et l’autre un cachet franciscain si bien marqué, qu’en les visitant, nous franciscains, nous éprouvions malgré nous la douce impression de nous sentir encore un peu chez nous.

La résidence est un petit couvent en miniature. Tout y est franciscain : les petites cellules avec les clenches et les loquets en bois, leurs bénitiers et leurs tables, le réfectoire avec ses bancs fixés aux murs, la cuisine, la bibliothèque, l’armoire de la lingerie, bref ! presque