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soin de retirer leur manteau, qu’ils portent sur le bras. Quant aux femmes, elles ne se présentent jamais devant une personne plus digne, sans avoir au préalable enlevé le fichu qui recouvre leur tête, et la corde, appelée tasube, qui retient leurs larges manches lorsqu’elles sont au travail. Leurs saluts et leurs inclinations surtout sont célèbres. Au dehors, même en pleine rue, la manière ordinaire de saluer est l’inclination profonde de corps. Cette inclination est toujours très gracieuse, non seulement chez les gens de la ville, mais aussi chez les gens de la campagne et même chez les tout petits enfants. Chez ces derniers surtout, c’est charmant à l’excès : il faut voir leurs petits corps, qu’on hésiterait à croire assez longs pour pouvoir être pliés en deux, se pencher dans une jolie courbette, avec cette rare souplesse qui est encore une des qualités naturelles des Japonais. De plus, ce salut est invariablement accompagné d’un lumineux et bon sourire, où l’on peut lire toute la distinction et toute l’affabilité natives de leurs personnes.

Maintenant, présentent-ils un objet ? un présent ? de l’argent, par exemple ? Ils ne le font jamais sans l’avoir d’abord enveloppé dans un papier de luxe. Il faut noter ici la manière d’envelopper : elle est à peu près toujours la même et faite dans le goût le plus exquis et le plus délicat, si bien, qu’à chaque fois l’étranger ne saurait y demeurer insensible.

En certaines circonstances, c’est plus solennel. C’est le cas des funérailles, par exemples, à l’occasion desquelles on offre des présents à ses amis. Si le présent est petit, de l’argent, par exemple, on le place sur un éventail, même si l’on est en hiver, et on le dépose devant la personne