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APERÇU SUR L’ÉGLISE ACTUELLE DU JAPON

précipitée, laisse parfois aux épines d’un buisson.

Au delà du Fuji, le paysage est à peu près toujours le même : une campagne toute cultivée, coupée très souvent de montagnes, comme c’est le cas dans tout le Japon, campagne apparemment fertile, jalonnée, encore à l’époque de notre passage, de petites meules de riz moissonné, dont l’aspect d’ensemble nous donne presque l’illusion d’une armée rangée en bataille. Sur le parcours de la route, les villages sont assez rapprochés les uns des autres. D’ordinaire ils sont assez coquets : petites maisons sans étage, avec un toit de tuiles et des murs crépis de plâtre ou de mortier ; ou bien petites huttes de chaume assez proprettes, qui témoignent d’une certaine aisance. Dans un pays de montagnes et de vallées comme celui-ci, les tunnels et les ponts de chemin de fer sont très nombreux. Les rivières, cependant, sont si peu profondes qu’elles coulent presque à fleur de terre ; aussi, au moment des grosses pluies du printemps, le débordement de leurs eaux cause-t-il souvent de grands dommages dans les champs, et cela, malgré les digues qui, en maints endroits, ont été construites pour les encaisser.

Nous passons à Nagoya, la cinquième ville du Japon, pour la population (430 000 habitants). Il y a en cette ville un ancien château des temps féodaux, dont le faîte est orné de deux énormes poissons en or massif, qui font une partie de sa célébrité. Hélas ! du chemin de fer nous n’avons pas pu apercevoir ce fameux château : bien qu’il ne fût que cinq heures du soir, à peu près, il faisait presque noir ; c’est tout juste si nous avons pu avoir une idée distincte de l’ensemble de la ville.

Après cela, ce fut fini. Pour réjouir notre vue de