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pissent dans l’immoralité et le vice. Leurs âmes sont encore bien plus gangrenées que leurs corps.

Kumamoto possède une chapelle provisoire avec un missionnaire résidant. Non loin de là aussi, il y a une école de filles dirigée et soutenue par les religieuses de l’Enfant-Jésus de Chauffailles. À l’époque de notre passage, une partie des établissements était en réparation, à cause des dégâts causés par les fourmis blanches. Ces fourmis sont la grande calamité du Kyûshû : elles minent radicalement les constructions en bois et en préparent petit à petit l’écroulement total. Pour éviter de pareils malheurs, il faut construire avec des précautions infinies, et surtout exercer une continuelle surveillance sur certaines parties de la maison, par exemple, les fondations et le toit, particulièrement exposés à leur action destructive.

Le lundi matin, 28, nous nous remettions en route, et cette fois, directement pour Kagoshima. Durant ce dernier trajet, qui dura encore plusieurs heures, rien de bien spécial à signaler, sinon les hautes montagnes du centre de l’île qui ferment l’entrée du Satsuma. En effet, le chemin de fer, qui s’engage dans ces montagnes, a une montée très ardue. À un endroit, la voie fait un cercle et permet à la locomotive de traîner moins péniblement sa lourde charge. Parvenu au sommet de ces montagnes, on se croirait transporté de nouveau presque au nord du pays. La température est tout à fait différente de celle que l’on a laissée au pied. On y sent le froid, et en hiver, il y tombe assez souvent de la neige.

Ces montagnes franchies, c’est la descente sur une pente assez douce vers Kagoshima. On arrive par le côté est, en longeant assez longtemps le fond de la grande