Page:Cloutier - Propos japonais.pdf/37

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comme tout ce qui est purement humain, ne saurait foncièrement civiliser ; il n’atteint que l’extérieur et ne donne qu’une perfection de surface. Le christianisme, au contraire, atteignant, dirigeant, cultivant et nourrissant de lumière et de force la conscience humaine, ce levier de l’activité morale, donne à la vie intérieure et extérieure, individuelle et sociale un sens logique qui ne se dément jamais, et surtout, il établit entre tous les cœurs un lien de charité surnaturelle, seule vraie source de la politesse et de la courtoisie. Dès lors, l’homme devient tout d’une pièce : il ne se contente pas de paraître honnête et vertueux, il l’est véritablement. Sans doute, il peut, à certaines heures, avoir des faiblesses ; sa nature, malgré tout, restant si fragile ! Mais si, en s’appuyant avant tout sur le secours de la grâce divine, il tient fortement à rester fidèle aux principes incorruptibles dont l’a pénétré sa sainte religion, vite il se relève, se purifie, s’élève et se grandit à la hauteur du Christ, suprême civilisateur des individus et des peuples.

Or, ce qui manque aux Japonais, c’est la conscience. Par orgueil et par fierté, ils veulent paraître honnêtes, intègres et polis ; peu leur importe que ces dehors soient faux et menteurs.

Oh ! si ce pays était tout chrétien, quelle ne serait pas la politesse japonaise !