Page:Cloutier - Propos japonais.pdf/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Au Japon, il n’y a guère que des chaufferettes, soit pour se chauffer, soit pour cuire les aliments.

On se chauffe autour de petits récipients, le plus souvent portatifs, de formes les plus variées, et qui sont parfois de véritables objets d’art. On les nomme hibachi c’est-à-dire les bassins de feu. Ils contiennent un peu de charbon de bois, qui se consume, comme l’on sait, sans flamme ni fumée ; on entretient l’incandescence de ces morceaux de charbon, en les remuant doucement au moyen de petits bâtonnets de fer, tout à fait semblables à ceux de bois dont on se sert pour manger, et appelés pour cette raison : « les bâtonnets du feu », hibashi.

Autour de ces chaufferettes donc, nos bons Japonais se groupent et étendent les mains vers la chaleur insignifiante qui s’en dégage sans grand rayonnement.

Les chaufferettes de cuisine sont plus simples encore. Le feu, alimenté toujours par ce même charbon de bois, est contenu dans des pots de fer, dont la grosseur dépasse un peu celle de nos pots à fleurs ordinaires.

Ces diverses chaufferettes sont déposées par terre, les premières sur les nattes, les autres sur le parquet de la cuisine, seul endroit de la maison où il n’y ait pas de nattes. Dans une maison japonaise, il n’y a ni table, ni chaise, ni banc, ni lit ; à peine une toute petite table très basse, autour de laquelle on prend le repas, et qu’on fait disparaître aussitôt après.

Avec si peu de feu dans la maison, on soupçonne donc facilement le froid qu’il peut y faire. Encore si la maison était construite de façon à conserver la chaleur !

Or, jugez-en : Les murs, il est vrai, sont en bois ; mais ils sont très minces et simplement recouverts de