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papier à l’intérieur. De plus, les quelques chambres de la maison ne sont séparées que par des cloisons en papier. Il n’y a pas jusqu’à la porte extérieure qui ne soit en papier ; seule celle du vestibule est en bois.

Évidemment, un tel logis ne peut être que fort accessible aux courants d’air. De fait, lorsque la nuit, il survient une tempête, il n’est pas rare qu’on trouve, le matin, de la neige dans la maison. Comment dormir en un lieu aussi froid ? C’est le secret des seuls intéressés. Couchés sur de petits matelas qu’ils appellent futon et qu’ils étendent sur les nattes autour d’une chaufferette, s’enveloppant dans des couvertures, ils dorment, ainsi sans plus de façon.

Cette vie au foyer, est donc déjà très rude. Que dire de celle de l’extérieur, sur la rue ?

Sur la rue, il y a des promeneurs. Mais peut-on réellement appeler promeneurs ces gens affairés, qui se croisent incessamment dans un pays païen, où l’on ne connaît pas le repos dominical et où l’on se rue, pour ainsi dire, à l’assaut du bien être ou de la richesse, seules ambitions d’un peuple qui ne connaît pas le vrai Dieu et n’aspire pas au vrai bonheur du ciel ?

Or, ces gens-là n’ont ni fourrures, ni vêtements de laine, comme au Canada, à part, toutefois, le petit nombre de ceux qui ont commencé à combiner le port des vêtements étrangers avec celui des vêtements du pays. Ces derniers, appelés kimono, sont faits, ordinairement de coton ; les Japonais en ont aussi de soie, mais ce sont des habits précieux qu’ils ne revêtent que