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tôt sans cela, — et que d’ailleurs, on entend tout de l’intérieur.

En s’excusant donc, le visiteur s’annonce par le fait même. Une fois entré dans le vestibule, il s’excuse une seconde fois. Alors la réponse ne se fait plus attendre. Elle est brève et très vive : Hai ; dit-on ; ce qui signifie, dans le cas, non pas précisément la réponse affirmative, le « oui » à une question posée, mais plutôt ceci : « Certainement ! Qu’y a-t-il à votre service ? » ou bien : « J’y suis ! J’ai entendu ! »

Puis on ouvre la fragile petite porte, que l’on prendrait plutôt, au premier coup d’œil, pour un châssis aux multiples petits carreaux de papier. Cette porte n’a ni charnières, ni gonds : elle glisse derrière une autre porte semblable, dans de petites rainures, ménagées, à la partie supérieure, sur le linteau et, à la partie inférieure, sur le seuil.

La conversation s’engage après que l’on s’est réciproquement souhaité le bonjour. Si l’entrevue doit être courte, l’affaire se règle ainsi dans la porte à demi-ouverte, quelquefois même la porte restant close. Mais si le visiteur, tout inconnu qu’il est, désire entrer pour une affaire plus importante, il le demande avec beaucoup de modestie : « Si j’allais jusqu’à entrer, serait-ce bien ? » Naturellement, si le visiteur est une personne bien connue, cette demande est vite prévenue, et avec quelle déférence dans le ton de la voix et dans le choix des mots ! « Vous êtes le bienvenu. S’il vous plaît, daignez nous faire l’honneur de monter. »

On remarquera ici que les hôtes n’invitent pas à « entrer » mais à « monter ». Et ceci s’explique par la disposition de la maison japonaise, dont le parquet,