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couvert de nattes, est à un niveau plus élevé que celui du vestibule, lequel n’est souvent autre chose que le sol.

Le cérémonial est encore plus complet dans les maisons aristocratiques, où il y a une servante. Au premier appel, celle-ci apparaît sur le seuil, se tenant un peu à l’écart, à genoux sur les nattes, et, avec une gracieuse révérence, elle pose timidement cette question : « À qui ai-je l’honneur de parler ? » Sur quoi le visiteur se fait connaître, puis il ajoute : « Votre maître est-il chez lui ? » La servante de répondre aussitôt : « Oui, monsieur, il est chez lui. S’il vous plaît, veuillez me faire l’honneur d’attendre un tout court instant. » Elle va alors promptement annoncer le visiteur, puis, à son retour, si le maître de la maison est visible, elle invite le visiteur à entrer.

À l’invitation qui lui est faite, le visiteur s’empresse de répondre. « C’est bien, je vous remercie. » Quittant aussitôt ses chaussures, son chapeau, et son pardessus, si c’est en hiver, il entre à la suite de la servante et, se présentant devant le maître de la maison, il se prosterne devant lui.

Alors, l’un et l’autre se font, mains et front en terre, trois grandes salutations, tout en échangeant quelques paroles de bienvenue, dont voici quelques formules usuelles : « C’est la première fois que j’ai l’honneur de me suspendre à vos nobles yeux, » ou bien : « Oh ! il y a bien longtemps que je ne me suis pas informé de vos nouvelles. — Eh ! non, c’est moi au contraire. — Tout le monde est en bonne santé, j’imagine ? — Oui, tout le monde ici est en parfaite santé. »

Puis, le maître indique à son visiteur d’un geste royal,