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PROPOS JAPONAIS

au moyen de crochets à longs manches, qu’on place en arcs-boutants autour du pied. Alors, tour à tour, les pompiers montent au haut de l’échelle et y exécutent des prouesses de gymnastique. Ceci n’est pas sans intérêt, car les Japonais, ayant le corps très robuste et les membres très souples, sont fort habiles en gymnastique. Tous, d’ailleurs, se sont exercés à cet art, depuis leurs jeunes années, dans les écoles, même élémentaires, où la gymnastique fait partie du programme des cours. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que bon nombre d’entre eux soient d’assez bons acrobates.

Dang ! Dang ! Dang ! Dang ! Dang !

Ah ! cette fois, c’est bien un incendie, et tout près d’ici encore ! Vous le remarquez dans la manière de sonner. Des coups répétés deux par deux annoncent la parade : il ne faut pas se troubler, il n’y a pas de danger à craindre. Quand on entend trois coups de suite, répétés à petits intervalles, il n’est pas nécessaire de se déranger non plus ; c’est un incendie, mais il est loin. Quand on entend un seul coup, répété précipitamment et sans aucune pause, cette fois, c’est sérieux ; il s’agit d’un incendie dont le théâtre est tout à côté ; quelquefois aussi il s’agit du débordement d’une rivière.

Mais voyez donc, sur le théâtre de l’incendie, cette foule ! C’est incroyable comme on s’assemble, au Japon, pour voir un incendie ! C’est par milliers qu’on pourrait compter les spectateurs. Et pourtant, les incendies y sont chose de presque tous les jours. Les petites mai-