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CIVILISATION DES GRECS D'ASIE 85

Ions que le xi® siècle tout entier, comme cela est probable, fut absorbé par les difficultés du premier établissement, par les guerres, par les travaux indis- pensables, par les fondations des villes, par l'appro- priation du sol, nous pouvons fixer approximative- ment aux années qui suivirent l'an 1000 avant notre ère le début d'une période de prospérité croissante pour les Grecs d'Asie. Les poèmes homériques, dans les rares allusions qu'ils font aux choses contempo- raines, nous montrent des villes fortifiées et bien bâties, des routes déjà tracées, des ports et des chantiers , de grands palais décorés à la mode assyrienne de plaques en métal et de vives cou- leurs, des jardins fruitiers, des vignobles, des terres bien arrosées grâce à une canalisation intelli- genteV Nous voyons, dans la célèbre description du bouclier d'Achille au xviii° livre de Vlliade, une scène admirable de labour, qui éveille en nous des idées de fécondité paisible : un roi, c'est-à-dire un riche propriétaire, y fait accomplir par ses servi- teurs des travaux bien ordonnés, que ses dieux bénissent. L'ancienne poésie atteste ainsi par avance ce qu'Hérodote confirmera plus tard : « Les Ioniens a qui se réunissent au Panionion, dit-il, sont, de « tous les peuples que je connais, ceux qui ont bâti « leurs villes sous le plus beau ciel et le climat le « plus favorable ^ » Et un peu plus loin : « Les c< Koliens d'Asie ont un territoire meilleur encore « que celui des Ioniens, bien que leur climat soit « moins excellent^ ». Il est vrai que V Iliade nous laisse apercevoir aussi, parmi ces images des choses

��1. liuchliolz, Die homerisc/icn Healinij t. II, Leipsig, 1883,

2. Hcrod., I, 142.

3. Hérod., I, 149.

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