86 CHAPITRE PREMIER — LES ORIGINES
contemporaines qu'elle évoque trop raremenl, quel- ques scènes de guerre, une ville assiégée qui appelle du secours, une embuscade, des pillages et des incendies. Cela prouve simplement qu'au milieu de celle vie, en somme heureuse el facile, on gardait encore les armes à la main et Tinslinct guerrier au fond de l'àme. Circonstance éminemment favorable à une poésie qui devait retracer des aventures de guerre, mais qui ne pouvait être chantée que dans la paix.
Tout ceci explique sutlisamment le grand essor (|ue prit la poésie épique en Asie Mineure, proba- blement dans le cours du x° siècle. Nous reviendrons plus loin, à propos de Vlliade et de VOdyssée, sur cette question de date et de lieu de naissance. Mais il importe, pour bien comprendre la suite des faits, de mettre dès à présent ce grand événement ix sa vraie place. A coup sur, nous ne pouvons pas affir- mer qu'il n'y ait eu dans la Grèce propre, vers le même temps, quelque progrès de la poésie, ana- logue à celui dont l'Asie Mineure fut alors témoin V Mais dans ces ombres des temps préhistoriques, l'histoire littéraire ne peut saisir que les faits prin- cipaux. Or Tessor poétique dont nous parlons s'esl produit alors en Asie Mineure d'une manière si brillante que tout autre fait analogue, plus ou moins [)robable, disparait pour nous. Kssayons de nous en rendre compte maintenant plus complètement, en montrant par (juclle transformation naturelle la poésie héi'oï(|uc est sortie des hymnes.
��1. Légeudes à ce sujet. Elieii, Hist, variée, XI, 2: "Ot: iÇv *0ooi- ÇavTiO'j TpoiÇrjv^O'j ÊHTj rpo *0(x»Jpou, oj; saatv ol Tpo'.ÎJr[viO'. Xo'fOi. Cet Orœbantios de Tré^ènc ii'esl cilé nulle part ailleurs, et il faut avouer que ces Xoyoî Too'.^rjv.o*. sont une médiocre autorité.
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