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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/302

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252 CHAPITRE IV. — L'ART DANS L'ILIADE

Voilà pour la valeur morale des personnages de V Iliade \ leur valeur nationale en résulte naturelle- ment. Il était impossible à des poètes grecs de péné- trer si avant dans la vérité humaine sans mettre en lumière en même temps les caractères propres de leur race. I/idéal hellénique, tel qu'il se montre dans V Iliade, est un composé d'intelligence, d'énergie, de piété sans mysticisme, de raison pratique, de sentiments d'honneur associés à un souci assez mar- qué de l'intérêt personnel. Mais il n'est pas réalisé dans un personnage exclusivement, qui en serait comme la froide abstraction. 11 est dans tous p«ir- tiellcment, inégalement, quelquefois brillant et plein d'éloquence, quelquefois obscurci par la pas- sion; et il se dégage soit des discussions, soit des réflexions, soit des leçons de Texpérience, c'est-à- dire de l'action même. 11 est hors de doute que le génie grec s'est reconnu lui-même très prompte- ment dans cette œuvre qu'il avait créée, et que Y Iliade, dès qu'elle sortit dcrionic, devint le poème hellénique par excellence, comme elle l'a été pen- dant toute la période classique et au delà*.

��V.

��A coté ou plutôt au-dessus des hommes, les dieux jouent dans V Iliade un très grand rôle*. Nous devons dire ici quelques mots de ce rôle, au point de vue

1. Consulter à ce sujet Lauer. (Icschichte der Homerisch. Poésie, Berlin, 1851 (p. 5-58), el Sengehuscli. Dissertafio homerica priar, en tête de VIlia/ir de (i. Diudorf dans la hibliotli. Teuhner.

2. A. Bertrand, Les dieux protecteurs des héros grecs ou troyens dans l'Iliade j lleunes, 1858; et en général, Naegelshach, Die llo- merische T/irofog'e. Xureniherg, 18'i0 (2« édit., par Autenrietli, Nu- remberg, 1861).

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