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ANALYSE DU POÈME 558

armé, il dompte et fait périr son ennemi (852-868)*. La généalogie des vents funestes (869-880), qui sont (ils de Typhoeus, nous rappelle que cet épisode fait partie d'une œuvre surtout généalogique.

Après ces deux victoires, Zeus est roi et assuré de son pouvoir. C'est le moment pour le poète de nous dire la naissance des derniers Olympiens (881- 929). Zeus s'est uni successivement à Métis, à Thé- mis, à Eurynomé, à Déméter, àMnémosyné, à Léto, et enfin à Héré. Ses enfants s'appellent les Saisons, les Parques, les Charités, Perséphoné, les Muses, Apollon et Artémis, Hébé, Ares et Ilithye. En outre il a donné naissance, seul, à Athéné, et Héré, seule, à Héphaestos. Voilà donc l'Olympe au complet. Le poème primitif devait finir là.

Qu'est-ce donc que les cent vers environ qui en forment aujourd'hui la dernière partie? Evidemment une addition ultérieure, ou plutôt une série d'addi- tions. — Nous y voyons figurer d'abord une sorte de complément des généalogies divines (930-962), mais ce complément n'a plus rien de Tordre si frappant et si régulier qui règne dans tout le poème. Le poète va au hasard et s'égare dans une énumération confuse, dont une partie était déjà rcjetôe par les

1. Ce rétablissement nécessaire du récit primitif suppose que quelques rers ont été perdus et d'autres intercalés mai à propos. Quelques-uns de ceux-ci sont empruntés à la Titanomachie (846 :=: 695» 848 = 681) ; d'autres ont pu appartenir au récit pri- mitif. Quant à la raison de ce bouleversement, elle est analogue éyidemment à celle qui a fait introduire dans la Titanomachie^ comme nous l'avons vu, tout un épisode. On a voulu grandir le rôle de Zeus, lui attribuer à lui seul le mérite de sa victoire, et pour cela on a supprimé l'intervention des Cyclopes. Ce dieu qui a besoin toujours de quelque auxiliaire suflisait au poète primitif; mais un peu plus tard, on fut scandalisé de le voir si peu capable de se tirer d'affaire à lui tout seul.

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