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CHAPITRE III. — RHÉTORIQUE, HISTOIRE, ETC.

gne de créance[1] ; Anaximène est jugé tout aussi sévèrement par Denys d’Halicarnasse[2].

Après l’histoire d’Alexandre, on raconta celle de ses successeurs, les « Diadoques », et celle de Pyrrhus, roi d’Épire, cet aventurier qui voulut être un second Alexandre et ne fut qu’un Charles XII. Avec l’importance décroissante des événements, il semble que le talent des historiens faiblit encore. Cinéas[3], Proxène[4], Nymphis[5] ont laissé peu de souvenir. Hiéronyme de Cardie est plus célèbre[6]. Il mourut plus que centenaire vers le milieu du iiie siècle, après avoir servi plusieurs rois de Macédoine. Son Histoire des successeurs d’Alexandre et son Histoire des Épigones (où il racontait le règne de Pyrrhus) paraissent avoir été la source principale de Diodore et de Plutarque pour les événements de cette période. Comme écrivain, Denys d’Halicarnasse le déclare illisible, mais surtout, à vrai dire, à cause du peu d’harmonie de son style[7].

Puis viennent des historiens qui ont raconté l’histoire de l’Italie, depuis les origines jusqu’à la première guerre punique. Ici encore, il suffit de nommer Dioclès, Philinos, Sosylos, Chæreas, un certain Xénophon, Alkimos[8]. Ce que nous savons d’eux est insignifiant.

L’histoire de la Grèce proprement dite, avec celle de la Sicile qui en est inséparable, avait suscité des ouvrages plus mémorables. Les principaux écrivains de

  1. Quintilien, X, 1, 74, Cf. Cicéron, Brutus, II, 42.
  2. Jugement sur Isée, 19. Cf. Stobée, Floril., XXXVI, 20.
  3. C. Müller, Fragm. Hist. gr. II, p. 463.
  4. C. Müller, p. II, p. 461.
  5. C. Müller, III, p. 12.
  6. C. Müller, II, p. 450-461. Cr. Susemihl, I, p. 560.
  7. Denys d’Halic., Arrang. des mots, 4.
  8. Voir, pour tous ces noms, l’Index de Susemihl.