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LES MATHÉMATICIENS

Il nous reste de lui quelques écrits, dont la plupart se rapportent à la géométrie : nous ne possédons plus qu’une traduction latine du célèbre traité Sur les corps flottants, où se trouvait énoncé et développé le principe qui porte son nom.

Apollonios, de Perga (en Pamphylie), est un contemporain plus jeune d’Archimede. Il avait composé de nombreux ouvrages de géométrie. Il s’était occupé aussi d’astronomie[1].

Héron d’Alexandrie, qui vivait dans la seconde moitié du iiie siècle[2], fut un habile géomètre, mais surtout un mécanicien : il nous reste notamment de lui de curieux traités sur les Machines de trait et sur les Automates[3].

Philon de Byzance, son contemporain, est également un ingénieur, qui s’est occupé surtout des applications militaires de son art (Βελοποιιϰά, Πολιορϰητιϰά)[4].

Tous ces hommes ne doivent pas être mis sur la même ligne. Archimède est certainement le plus grand de tous. Il a eu à la fois la vision divinatrice et pénétrante qui trouve les nouveautés fécondes, et l’analyse rigoureuse qui les établit définitivement. Les autres, à côté de lui, ne sont que des hommes de beaucoup de talent, entre lesquels d’ailleurs il y aurait des degrés à établir, si c’en était ici la place. Euclide lui-même, malgré son universelle célébrité, n’est probablement pas aussi grand par ses inventions originales que par un certain art de choi-

  1. Cf. Susemihl, p. 749. Éd. de Heiberg, Leipzig, 1883 (Teubner).
  2. W. Christ (Gr. Lit., p. 634), adoptant l’opinion de Th. H. Martin, le fait vivre beaucoup plus tard, au début du ier siècle. V. à ce sujet Susemihl, I, p. 737, n. 164.
  3. Il n’y a pas d’édition complète de Héron d’Alexandrie. Sa Dioptrique a été publiée par Vincent (Notices et extraits, t. XIX) ; ses ouvrages géométriques et métrologiques par Hultsch ; ses écrits militaires par Thévenot, dans ses Mathematici veteres. Cf. Susemihl, p. 737 et suiv. V. aussi Th. H. Martin, Recherches sur la vie et les ouvrages d’Héron d’Alexandrie, Paris, 1854, et Prou, Les théâtres d’automates en Grèce (Acad. des Inscript., Mém. prés. par divers savants, t. x).
  4. Cf. Susemihl, p. 744 et suiv.