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POSIDIPPE, HÉDYLOS

ques épigrammes de lui ont de la vigueur et de l’élégance.


Posidippe fut surtout, comme Asclépiade, un poète d’épigrammes, et probablement un disciple de ce maître[1]. Il semble avoir connu personnellement Zénon et Cléanthe[2].

Il nous reste sous son nom une vingtaine d’épigrammes dont les sujets se partagent entre trois ou quatre thèmes traditionnels : épitaphes vraies ou fictives, inscriptions d’offrandes, épigrammes amoureuses, moqueuses, philosophiques. Le texte en est si altéré qu’il est difficile de se prononcer toujours, en pleine sécurité, sur le mérite du poète : il semble pourtant avoir eu moins d’originalité que d’application et de savoir. Il ne manque pas d’esprit[3], mais cet esprit est quelquefois contourné ou froid[4]. Comme Asclépiade, il célèbre Mimnerme et Antimaque[5]. Ses plaintes amoureuses s’expriment dans le vocabulaire consacré, sans accent bien personnel. Sa philosophie, mélancolique et pessimiste, a plutôt l’air d’un jeu d’esprit que d’une conviction sérieuse[6]. Quelques formes de langage paraissent trahir une influence curieuse de la langue parlée[7]. Au total, Posidippe n’est pas un poète fort remarquable.


Il faut en dire à peu près autant d’Hédylos, disciple

  1. Cf. Susemihl, II, p. 530-532, et Ouvré, op. cit.Fragm. dans Anthol. Jacobs, t. ii, p. 46-52. — Méléagre le nomme dans sa préface (v. 45-46) à côté d’Asclépiade.
  2. XI, 3 (Anthol. Jacobs, t. ii, p. 49).
  3. Cf. épig. IV.
  4. Cf. dans l’épig. VI, l’antithèse : ἄνθρακας ὡνὴρ ξηροὺς ἐκ νοτερῆς παιδὸς ἀπεσπάσατο.
  5. Cf. épig. X.
  6. Cf. épig. XVI.
  7. Εἰχοσαν, VI, 6.