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THÉOCRITE : SES ŒUVRES

sera question à propos des imitateurs de Théocrite ; les autres, dont le caractère apocryphe se trahit à certains signes manifestes, n’ont en outre qu’une valeur littéraire médiocre ; de sorte que, même si elles étaient de Théocrite, elles ne mériteraient pas de retenir l’attention[1].

Revenons aux ouvrages authentiques. Ils forment plusieurs groupes distincts, soit par leur forme, suit par la nature de leur inspiration. Nous avons déjà mis à part les épigrammes. Voici maintenant des chansons amoureuses en différents mètres (12, 29, 30) ; des mimes dialogues qui font songer à ceux d’Hérodas (14 et 15) ; — d’autres, en forme de monologues, qui tiennent plus ou moins de la chanson amoureuse (2 et 3) ; des poèmes rustiques, tantôt en dialogues, tantôt en récits, tantôt en monodies, tantôt mixtes, qui tiennent encore du mime (1, 4-11) ; un épithalame mythique (18) ; des récits qui font songer davantage à l’épopée (13, 22, 21, 25, 26) ; deux hymnes (16-17), qui d’ailleurs diffèrent beaucoup l’un de l’autre par le ton ; enfin une sorte d’épître (28). On voit quelle est la variété de ces poèmes : il est indispensable de les étudier par genres, car Théocrite n’est pas exactement le même dans tous. Si la chronologie de ces œuvres était connue, il faudrait en tenir compte aussi ; mais elle ne l’est pas en général. On peut supposer que Théocrite, comme beaucoup de poètes, a dû commencer par imiter ses prédécesseurs et ses maîtres. Dans cette hypothèse, on attribuerait volontiers à la période de ses débuts ses chansons amoureuses, imitées sans doute de celles d’Asclépiade de Samos[2], et peut-être ses idylles épiques. Mais ce n’est là qu’une hypothèse.

  1. Pour le détail des raisons qui font condamner ces pièces, je me borne a renvoyer aux argumenta de l’édition de Fritzche, dont la critique est presque toujours à la fois ferme et prudente.
  2. Elles sont écrites dans le mètre dit asclépiade.