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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/284

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CHAPITRE V. — POLYBE

en 146, à la prise de Carthage[1]. Il essaya vainement de prévenir par ses conseils la dernière révolte de la Grèce[2]. Après la prise de Corinthe, il usa de son influence en faveur de ses compatriotes et mérita leur reconnaissance[3]. Diverses villes grecques lui élevèrent des statues[4].

C’est dans la seconde période de sa vie, après son arrivée à Rome, qu’il compose ses ouvrages. De nombreux voyages d’études, en dehors de ceux qu’il dut faire par des raisons politiques ou par amitié, se placent dans le même temps, à des dates que l’on ne peut fixer avec certitude. Il alla en Libye, en Espagne, en Gaule, jusqu’à l’océan Atlantique[5]. Nous y reviendrons tout à l’heure.

Il mourut à quatre-vingt-deux ans, vers 125 par conséquent, d’une chute de cheval[6].

II

Les deux premiers ouvrages de Polybe furent une Vie de Philopémen, en trois livres[7], et un Traité de tactique[8]. Cette Vie de Philopémen était, au témoignage de Polybe lui-même, une œuvre de biographie apologétique, où il expliquait minutieusement l’éducation de son héros et justifiait chacun de ses actes : c’était une sorte d’encomion, un éloge oratoire, assez éloigné par

  1. Polybe, XXXIX, 6.
  2. Polybe, XXXVIII, 3.
  3. Polybe, XXXVIII, 6, et 14-17. Cf. III, 5.
  4. Polybe, XXXIX, 14. Une base de statue trouvée à Olympie porte encore l’inscription : ἡ πόλις ἡ Ἠλείων Πολύβιον Λυκόρτα Μεγαλοπολίτην (Dittenberger, Sylloge, 243). Cf. Pausanias, VII, 30.
  5. Polybe, III, 59.
  6. Pseudo-Lucien, Longévité, 22.
  7. Polybe, X, 21 (24, 5-8).
  8. Polybe, IX, 20, 4.