Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/354

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
336
CHAPITRE II. — D’AUGUSTE À DOMITIEN
Sa méthode et sa doctrine. Son mérite d’écrivain, son influence. — XII. L’histoire juive ; son heure sous les Flaviens. Joseph ; sa vie. La Guerre des Juifs ; l’Antiquité juive ; Autobiographie ; Contre Apion. L’historien Justus de Tibériade. — XIII. La poésie du premier siècle. Anthologie de Philippe. Poésie dramatique ; Philistion de Pruse. Poésie didactique.


I

La période que nous considérons dans ce chapitre s’étend depuis le milieu du ier siècle avant J.-C. environ jusqu’à la mort de Domitien (96 ap. J.-C.). Elle embrasse donc un peu plus d’un siècle. C’est, comme nous l’avons dit plus haut, une période de transition. L’art alexandrin disparaît, avec les idées qu’on peut appeler hellénistiques. De nouvelles idées commencent à apparaître, en morale, en religion, en littérature, et aussi une conception différente de la société. Pour les traduire, un art nouveau cherche à se constituer ; mais rien de tout cela ne se dégage encore nettement. Ce sera seulement à partir du règne de Nerva, et dans le cours du second et du iiie siècle, qu’on verra s’épanouir successivement, comme autant de productions caractéristiques de l’âge impérial, la philosophie morale sous la forme que lui donneront Dion de Pruse, Épictète, Plutarque, Marc-Aurèle, la sophistique avec Polémon, Hérode Atticus, Ælius Aristide, Maxime de Tyr, l’historiographie renouvelée par Arrien, et Appien, puis continuée par Dion Cassius, Hérodien, le pamphlet social et religieux avec Lucien, l’apologie et la théologie chrétiennes avec Justin, Athénagoras, Clément, Origène, enfin le néoplatonisme avec Plotin et Porphyre. En attendant, on essaye de tout, sans avoir encore bien clairement conscience de ce qui est appelé au succès.

La Grèce propre, devenue la province d’Achaïe, n’a