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FAVORINUS

bien que lui-même se donnât surtout pour philosophe[1]. Si l’on néglige certaines fantaisies oratoires qui le rattacheraient à la sophistique pure, Éloge de Thersite, Éloge de la fièvre quarte, Apologie des Gladiateurs, etc, ses principaux ouvrages étaient un recueil intitulé Recherches sur toute sorte de choses (Παντοδαπὴ ἱστορία), des Mémoires, (Ἀπομνημονεύματα), des Discours pyrrhoniens (Πυῤῥώνειοι λόγοι), un écrit Sur Les Perceptions adéquates (Περὶ τῆς καταληπτικῆς φαντασίας), enfin quelques dialogues philosophiques, notamment : le Plutarque (sur l’état d’esprit conforme à la vraie doctrine de l’Académie) ; — un entretien entre Épictète et Onésime, esclave de Plutarque, contre le stoïcisme, écrit que Galien réfuta plus tard ; — un Alcibiade, relatif aussi à la doctrine de l’Académie. De plus, on lui attribue avec grande vraisemblance le Discours aux Corinthiens qui figura à tort dans les œuvres de Dion Chrysostome.

Les Recherches étaient distribuées en vingt-quatre livres, notés par les lettres de l’alphabet[2]. C’était un répertoire d’érudition, dont Photius vante la commodité, et qui fut abrégé au vie siècle, selon son témoignage, par le sophiste Sopatros d’Apamée[3]. — Les Mémoires, en cinq livres au moins, ont été mis à profit par Diogène Laerce dans ses Vies des philosophes. Comme cet auteur est le seul qui les cite, on ne saurait décider s’ils se rapportaient uniquement à l’histoire de la philosophie ou s’ils embrassaient un domaine plus étendu. — Les Discours pyrrhoniens étaient distribués en dix livres, chaque livre se rapportant à l’étude d’un des dix tropes

  1. Aulu-Gelle, IV, 1, 14.
  2. Photius, cod. 161 ; texte mal compris par C. Müller, dont l’erreur a été corrigée par Marres, ouv. cité, p. 77.
  3. On a prétendu, mais à tort, que la παντοδαπὴ ἱστορία avait fourni à Athénée la substance de son Banquet des sophistes (Rudolph, Leipziger Studien, III, 109 sqq. ; Philol., Suppl. VI, 111 sqq.). Cette opinion doit être abandonnée. Voir Bapp, Leipz. St., VIII, 151.